Asterix aux Jeux Olympiques
C'est très récemment que les développeurs d'Etranges Libellules, en charge de l'adaptation vidéoludique du film Astérix aux Jeux Olympiques, nous ont ouvert les portes de leur studio lyonnais afin de nous laisser entrevoir leur dernier bébé et son biberon de potion magique. Spécialistes en la matière, les paléoptères lyonnais qui furent également à l'origine des sympathiques Astérix et Obélix : XXL, ont donc dû supporter la présence d'une petite tripotée de journalistes vociférants et tapageurs l'espace de quelques heures. L'occasion pour eux de dévoiler, avec beaucoup de bonne humeur, quelques détails sur les nouvelles aventures des irréductibles héros.
Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que le nouveau long métrage mettant en scène nos Gaulois préférés devrait logiquement illuminer les salles obscures à la fin du mois de janvier 2008. Et lorsque l'on parle d'un film de cette envergure, on se doute bien qu'un jeu vidéo n'est pas très loin, prêt à venir ajouter sa jolie jaquette dans les rayons de toutes les bonnes crémeries. En fait, le jeu Astérix Aux Jeux Olympiques devrait précéder le film de quelques mois et atterrir sur PC, PS2, Wii et DS dès le 8 novembre prochain. Pas de PS3 ni de Xbox 360 au tableau d'affichage, puisque ces plates-formes ne sont pas encore très répandues chez les 8-12 ans, tranche d'âge à laquelle le titre se destine. Dommage serait-on tenté de dire, puisque les journalistes présents, malgré leur âge avancé et leurs rhumatismes naissants, semblent s'être tous pris au jeu avec facilité. Quoi qu'il en soit, commençons par un petit rappel des faits pour ceux qui ne connaîtraient rien de l'histoire. Le film, fidèle à la Bd, relatera bien entendu les pérégrinations d'Astérix et de son compère bedonnant (sans oublier la minuscule boule de poils nommée Idéfix), forcés de participer aux Jeux Olympiques pour aider leur ami Alafolix à épouser la princesse Irina, tout en empêchant l'immonde Brutus (incarné à l'écran par Benoît Poelvoorde) de mettre à exécution ses plans destructeurs.
Cependant, pas du genre à se contenter d'une adaptation pure et dure du film, les développeurs d'Astérix aux J.O. ont encore une fois tenté de s'approprier l'univers d'Uderzo et Goscinny. De fait, le scénario du jeu, même s'il reprend bien évidemment l'intrigue commune au film et à la Bd, semble vouloir entremêler tous les supports et tous ces univers : le cinéma, l'encre et le papier et les pixels. Car voyez-vous Brutus, au moyen d'un artefact magique, est devenu capable de naviguer entre les pages de la bande-dessinée, la pellicule du film et les lignes de code du jeu : l'idéal pour recruter une armée hétéroclite de légionnaires et tenter de détrôner son père, Jules César. L'ennui, c'est que ses fréquents allers-retours vont finir par détraquer tous les mondes en question. Et seuls les courageux Gaulois seront à même de sauver les meubles et de restaurer l'ordre naturel des choses dans tout ce bazar interdimensionnel. Les libellules ont donc greffé une intrigue supplémentaire au scénario original, sans toutefois le dénaturer, et on ne sera ainsi pas trop surpris de se retrouver confronté à des situations loufoques dans lesquelles on devra coller des baffes à des ennemis aux styles graphiques distincts, car issus d'univers différents. On découvrira même quelques cinématiques mélangeant joyeusement personnages 3D et vrais acteurs. Des séquences spéciales ont même été tournées spécifiquement pour le jeu, et les développeurs semblent avoir tout fait pour que tout s'intègre parfaitement à l'ensemble.
Ici, tout est question de timing.Le soft en lui-même comprend deux modes de jeu : l'Histoire et le mode Olympique. En choisissant de commencer l'histoire, vous partirez donc dans des forts jolis niveaux, soutenus par une version boostée du moteur déjà à l'oeuvre dans Astérix & Obélix : XXL 2. Les détails sont nombreux, certains éléments du décor peuvent être détruits, et un ingénieux système de gestion dynamique de tout ce qui se trouve dans votre champ de vision permet d'afficher un nombre conséquent de personnages à l'écran. On nous promet ainsi une bataille d'envergure où le joueur serait confronté à près d'un million de Romains... Rien que ça ! Au-delà de ça, le soft fonctionne sur le principe de complémentarité entre Astérix et Obélix (sans oublier Idéfix), qui dans la résolution d'énigmes ou dans les combats, devront s'unir pour progresser. Les mécanismes que nous avons pu observer en traversant plusieurs niveaux ne demandaient pas des trésors d'ingéniosité, mais se montraient globalement plaisants et rigolos. Quant au système de combat, il s'avère plutôt efficace et permettra d'effectuer quelques sympathiques combos. En effet, il est toujours plaisant d'agripper un légionnaire, de le secouer comme un prunier avant de lui asséner une série de baffes monumentales, ou encore de s'en servir comme d'un gourdin contre ses congénères. Là encore, la complémentarité sera de mise et on imagine sans peine quelques échanges de Romains façon match de tennis.
Les concurrents tentent d'étranges manoeuvres pour gagner quelques centimètres lors des sauts en longueur.Mais la grande spécificité de cet épisode, c'est de permettre à un autre joueur de vous rejoindre en pleine partie, juste en faisant un petit passage dans le menu. Le nouveau venu prendra alors la place d'Obélix et tentera de vous aider (en théorie du moins) à progresser. La caméra est partagée (un peu à la manière de Lego Star Wars) et on ne se retrouvera donc pas à plisser les yeux pour espérer discerner quelque chose sur un petit écran de télé soudainement coupé en deux. Mais ceux qui ont déjà goûté aux joies de la coopération dans telles conditions sauront qu'il n'est guère aisé de se contenter d'une seule et unique caméra, surtout lorsque les deux joueurs tentent d'aller dans des directions opposées, tous deux convaincus d'être dans leur bon droit. Les développeurs ont donc contourné le problème en permettant aux joueurs de se séparer et tout simplement, de se passer la caméra à la simple pression d'un bouton. Encore fallait-il y penser. Les quelques niveaux que nous avons parcourus en coop nous ont permis de constater que ce système, unique en son genre, fonctionnait très correctement et offrait de multiples possibilités en terme de gameplay. Le titre en joue d'ailleurs beaucoup et vous incitera régulièrement à vous séparer pour déclencher des mécanismes. On sera certes toujours confronté à quelques petits problèmes d'angles de vue et à quelques moments de solitude lorsque celle-ci ne vous montre pas clairement ce qui se passe à l'écran, mais rien de foncièrement rédhibitoire.
Les courses, plus classiques, permettront tout de même aux joueurs de s'envoyer quelques mandales.Enfin, le second mode de jeu, les Epreuves Olympiques, vous donne en fait accès à près d'une dizaine de mini-jeux jouables seul ou à deux. En fait, vous rencontrerez sans doute la majorité des activités proposées en parcourant l'aventure, mais ce mode s'avère tout de même parfait pour quelques petites sessions de jeu rapides. Et nous voilà partis pour du tir à la corde, du saut en longueur, des courses de chars, des séances de taille de menhirs ou des empoignades endiablées dans des arènes. Tous les jeux mélangent allègrement des mécanismes de gameplay classiques, tels que matraquer des boutons pour courir, à quelques petites trouvailles libellulesques. Sachez d'ailleurs que les possesseurs de Wiimote devront être en forme pour participer à ces activités musclées, et que les journalistes présents ont presque tous frôlé le claquage ou sont passés à deux doigts de perdre un oeil. Bref Astérix Aux Jeux Olympiques s'annonce véritablement comme un petit moment de fraîcheur vidéoludique, à partager à deux de préférence. Nous vous donnons donc rendez-vous pour un test en bonne et due forme en novembre prochain, et d'ici là, ne consommez pas trop de cervoise et gardez à l'esprit que les sangliers, c'est tout de même vachement violent