En 1997, Villeneuve amorçait le dernier Grand Prix de la saison un point derrière Schumacher. Il y a dix ans déjà, Jacques Villeneuve était sacré champion du monde des pilotes de Formule 1. À cette occasion, notre collègue Jean-Luc Legendre vous fait revivre cette année de rêve du Québécois avec un reportage en deux temps dont voici la première partie. La deuxième vous sera présentée jeudi.
En 1996, Jacques Villeneuve termine deuxième au championnat des pilotes derrière son coéquipier de l'écurie Williams, Damon Hill. En 1997, Hill n'est plus là et Villeneuve fait équipe avec Heinz Harald Frentzen.
"Dans ma tête c'était décidé, je savais qu'on était compétitif. On allait vite et je savais qu'on y allait pour gagner le championnat", se remémore Villeneuve.
"Mais on savait que Ferrari était en progression, dans sa remontée", ajoute Pierre Houde, descripteur des épreuves de F1 au Réseau des sports.
En effet, la venue de Michael Schumacher chez Ferrari a permis à la Scuderia de revenir à l'avant-scène.»
"Villeneuve était le seul assez frondeur, insolant et talentueux pour tenir tête à Schumacher", se souvient Houde.
Lors des six premières épreuves de la saison, Villeneuve obtient cinq positions de tête en qualifications et gagne trois courses au Brésil, en Argentine et en Espagne.
"On avait un avantage en début de saison, mais on s'est fait rattraper. On s'est assis sur nos lauriers, on a perdu notre direction et les autres travaillaient plus fort. Quand on commence à se faire battre, tout le monde se réveille."
Le vent tourne au mois de juin. Juste avant le Grand Prix du Canada, Villeneuve est convoqué à Paris par la FIA pour justifier une déclaration. En piste à Montréal, il écrase sa Williams contre le mur du Québec. Le Québécois se retrouve derrière Schumacher au classement des pilotes, une situation qui persiste jusqu'à la fin septembre, au Grand Prix du Luxembourg où Villeneuve l'emporte et mène le championnat par neuf points.
L'avant dernier Grand Prix de la saison est présenté au Japon. Coup de théâtre! Villeneuve est disqualifié pour ne pas avoir respecté un drapeau jaune lors de la séance d'échauffement du dimanche matin. Une sanction controversée.
"Elle était extrêmement sévère à un moment critique du championnat", observe Houde.
Le kaiser gagne l'étape japonaise et s'amène au Grand Prix d'Europe, dernière épreuve de la saison, avec un point d'avance sur Villeneuve. Et pour mettre la table à une course mémorable, Villeneuve, Schumacher et Frentzen inscrivent le même chrono en qualifications : le meilleur temps!
"On n’y croyait pas!, s’exclame Villeneuve. Heureusement qu'il y a eu Frentzen, le troisième pilote, sinon ça aurait été plus dur à croire."
Comme Villeneuve a été le premier à enregistrer son temps le plus rapide, il s'élance de la première place pour la course la plus importante de sa carrière.
À suivre